Une version en buste du portrait du duc d'Antin
Catalogue concerné : I. Catalogue des portraits peints / Portraits d'attribution certaine
Période : Quatrième période (de 1699/1700 à 1709/1710)
Numéro déjà catalogué : P.1110 (pages 368-370)
Rubrique concernée : Œuvres en rapport
Nature de la mise à jour : ajout d'une oeuvre
Fig. 1 : Anonyme d'après Hyacinthe Rigaud, Portrait de Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin, duc d'Antin, après 1724, collection particulière
(c) Lempertz / droits réservés
NOUVELLE RÉPLIQUE OU COPIE
[En buste]
Anonyme d'après Hyacinthe Rigaud
Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin, duc d'Antin
Ht. H. 0,61 ; L. 0,47 m
Coll. part.
Hist. : Peint après 1724 ; coll. part., sud de l'Allemagne ; vente Cologne, Lempertz, 20 septembre 2017, lot 68, repr. (d'après Hyacinthe Rigaud, Portrait de Claude Louis Hector de Villars, prince de Martigues, marquis et duc de Villars et vicomte de Melun).
Malgré des différences physionomiques évidentes, il n'est pas rare que les ducs de Villars et d'Antin ne soient confondus lorsqu'il s'agit de les identifier sous le pinceau de Rigaud, de son atelier ou de l'un de ses suiveurs. La raison en est simple : pour satisfaire à la demande de ses confrères académiciens qui lui avaient commandé le 22 juin 1709 une effigie du nouveau directeur des Bâtiments du roi, demande dont il ne s'acquitta en fin de compte que dix ans plus tard [1, Fig. 2], le maître puisa dans son répertoire antérieur et emprunta au portrait du duc de Villars [2, Fig. 3], exécuté en 1704, ses grands principes de composition. L'analogie entre les deux modèles est en effet flagrante. Elle a été rendue possible par la présence, entre autres sources, dans les archives de l'atelier, d'un dessin en forme de ricordo [3, Fig. 4] que Monmorency, l'un des collaborateurs de Rigaud, exécuta en 1707 pour conserver le souvenir du portrait de Villars, au cas où on aurait eu à s'en resservir pour d'autres clients...
Fig. 2 : Hyacinthe Rigaud, Portrait de Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin, duc d'Antin, 1709-1711/1719, collection particulière
(c) droits réservés / Ariane James-Sarazin
Fig. 3 : Atelier de Hyacinthe Rigaud, Portrait de Claude Louis Hector, duc de Villars, après 1713, Marseille, préfecture (dépôt du musée des Beaux-Arts de Marseille)
(c) droits réservés / Ariane James-Sarazin
Fig. 4 : Hyacinthe Rigaud et atelier (Monmorency), Portrait de Claude Louis Hector, duc de Villars, 1707, collection particulière
(c) droits réservés / Ariane James-Sarazin
Peint pour l'essentiel entre 1709 et 1711 et livré à l'Académie le 26 août 1719, le portrait original de Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin (1665-1736), duc d'Antin, qui est aujourd'hui conservé en collection particulière [Fig. 2] campe le modèle jusqu'aux genoux, l'armure ceinte du manteau bleu doublé d'hermine des ducs et pairs. Le duc n'y portait pas encore le cordon bleu de l'ordre du Saint-Esprit, dignité qui ne lui fut accordée qu'en 1724 et qui fit l'objet d'un ajout postérieur, bien visible, sur la toile originale. De ce fait et sous réserve de son examen de visu, l'exécution de la version en buste aujourd'hui proposée par Lempertz devrait se situer, selon toute vraisemblance, après 1724, puisqu'on y devine un bout de cordon bleu. Dans l'attente d'images complémentaires, nous demeurerons circonspecte sur son statut, dans la mesure où l'atelier de Rigaud, tout comme les Bâtiments du roi, fournirent concurremment maintes versions, à dimensions ou réduites, de l'effigie du duc d'Antin et ce bien après 1724 : selon les livres de comptes de Rigaud, une ultime réplique lui aurait ainsi été commandée en 1729 ! Que l'on nous permette cependant d'observer que la version Lempertz présente quelques variantes, certes menues, mais tout-à-fait intéressantes, avec le prototype ou ses transcriptions gravées par Tardieu (1720) et Chéreau (avant 1724 pour le 1er état). Nous ne citerons que les principales, laissant par exemple de côté celles qui concernent l'agencement, en détails, de la perruque. Ainsi le galon d'or s'y poursuit-il jusque sur le retroussis (ici dédoublé par rapport à l'original) du manteau qui découvre le bras gauche (quelque peu rabattu par rapport à l'original), particularité que l'on ne retrouve ni dans l'original ni dans la plupart des répliques ou copies conservées [Fig. 5]. En revanche, le cordon bleu du Saint-Esprit y est situé immédiatement sous la deuxième moucheture d'hermine, à l'instar de la plupart des répliques ou copies conservées [Fig. 5], mais contrairement à l'original où il a été rajouté sous la troisième moucheture...
Fig. 5 : Anonyme d'après Hyacinthe Rigaud, Portrait de Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin, duc d'Antin, après 1724, Versailles, musée national du Château et des Trianons
(c) droits réservés / Ariane James-Sarazin
Notes
[1] Voir sur l'histoire de ce portrait Ariane James-Sarazin, Hyacinthe Rigaud (1659-1743), Dijon, Editions Faton, 2016, tome II : Le catalogue raisonné, n° P.1110, p. 368-370.
[2] Ibid., n° *P.885, p. 296-298.
[3] Ibid., n° D.102, p. 613.
Pour citer cet article
Référence électronique
Ariane James-Sarazin, "Une version en buste du portrait du duc d'Antin", Hyacinthe Rigaud (1659-1743). L'homme et son art - Le catalogue raisonné, Editions Faton, [en ligne], 28 août 2017, URL : http://www.hyacinthe-rigaud.fr/single-post/2017/08/28/Une-version-en-buste-du-portrait-du-duc-dAntin